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Vivendi a la folie des grandeurs...

Le Groupe Vivendi:


Vivendi est un groupe français spécialisé dans les contenus, les médias et la communication. Il concentre ses activités autour de plusieurs domaines : la musique, grâce à sa filiale Universal Music, la télévision et le cinéma grâce à la chaîne de télévision Canal +, la publicité avec le groupe Havas, et l’édition autour d’Editis, poids lourd qui détient les maisons Nathan, Robert Laffont, et de nombreuses participations dont les groupes Lagardère, Banijay, Prisma Media, Dailymotion…Son actionnariat s’articule autour du Groupe Bolloré, qui détient 27% du capital, et 29,7% des droits de vote. Yannick Bolloré, fils de Vincent Bolloré est aujourd’hui président du conseil de surveillance, Arnaud de Puyfontaine est président du Directoire, et Vincent Bolloré est nommé depuis 2019 censeur, et conseiller du président du Directoire. Ceci lui a valu plusieurs controverses, puisque Vincent Bolloré a cédé la totalité de ses fonctions dans le groupe à ses enfants et annoncé son retrait définitif des affaires en février 2019. Plus que jamais, Il semble toujours être au cœur des décisions stratégiques du groupe…

Pourquoi Vivendi fait-il la une de l’actualité économique ces derniers mois ?


Vivendi a fait la une de l’actualité économique ces derniers mois. D’une part le groupe a annoncé le 16 septembre, suite à la transformation de Lagardère en Société Anonyme, le lancement d’une offre publique d’achat (OPA) faisant suite au rachat de la participation d’Amber Capital de 17,9% au prix de 24,10€ la même semaine. D’autre part, l’introduction à la bourse d’Amsterdam de sa filiale musicale Universal Music pour un prix d’introduction fixé à 18,5€, ayant clôturé à plus de 25€ à la fin de son premier jour de cotation.

Cette opération intervient au changement de cap stratégique du groupe; qui vise à s’orienter à la croisée des médias, des contenus et de la communication, en se libérant d’Universal Media. En effet, Vivendi avait déjà cédé 30% d’UMG plus tôt dans l’année : un consortium mené par Tencent Music (20% en deux fois pour valeur d’entreprise de 35 Mds€), et 10% à Pershing Square (pour une valeur d’entreprise de 35 Mds€) avant une redistribution de 60% du capital à ses actionnaires. Vivendi aura empoché 9.5 Mds€ une fois l’IPO réalisée et Vincent Bolloré en détiendra 18% .

De surcroît, Vivendi était également devenu le premier actionnaire du groupe Lagardère (29,2% du capital) en 2020. Pour rappel, le groupe Lagardère est un groupe français aujourd’hui spécialisé dans les médias, empire né des mains de Jean-Luc Lagardère autour du groupe Hachette, fleuron français de l’édition, et du groupe Matra, géant français de l’aéronautique et de l’armement. Cet empire ne cesse de s’agrandir sous la férule de son ambitieux dirigeant, qui acquiert au fur et à mesure de nombreuses affaires florissantes, jusqu’à son décès brutal en 2003. Arnaud Lagardère assure les premières années avec brio, réussissant quelques belles affaires. Mais s’en suit très rapidement un enchaînement de déconvenues : sortie du capital d’EADS en 2013, puis en 2020 la crise du covid-19 qui immobilise les populations et un met coup d’arrêt brutal aux voyages, faisant plonger les revenus de Lagardère Travel Retail, et poussant les investisseurs au désengagement.

Vivendi a donc accepté d’acquérir la participation du fonds d’Amber Capital de 18%, à un prix de 24,1€ soit une prime de 24%, qui conduira le groupe a déposer un projet d’OPA sur le solde du groupe. Amber, initiateur en 2018 d’une attaque contre la gouvernance de Vivendi s’était allié à Vivendi en août 2020 en signant un accord qui comprenait un droit de première offre. Les autres principaux actionnaires étant Arnaud Lagardère avec 14%, Bernard Arnault et le fonds souverain du Qatar (14%) qui s’étaient tous mis d’accord pour mettre fin au statut de la société en commandite par actions, protégeant Jean-Luc Lagardère, très minoritaire au capital d’un projet d’OPA. Vivendi se donne jusqu’au 15 décembre 2022 pour la réaliser (l’OPA) et détiendra donc 45% du capital et 36% des droits de vote de Lagardère.

Cette opération sera soumise au feu vert de plusieurs autorités qui vont la scruter de près. Notamment le Conseil supérieur de l’audiovisuel ainsi que la commission européenne, afin d’évaluer les risques de concentration dans les secteurs de l’édition et des médias. Rendez-vous en fin d’année !

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