De LAZARD à l'entrepreneuriat : Un parcours atypique

Après avoir côtoyé les bancs de Sciences Po Strasbourg puis du programme Grande Ecole de l’ESSEC, Guillaume Pommier a débuté sa carrière dans les fusions acquisitions. En 2017, il entre chez Lazard dans l’équipe TMT, où il reste deux ans. Avec son ami Yong Jie Guan rencontré chez Lazard, il a maintenant décidé de monter sa propre boite.
Bonjour Guillaume, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours professionnel ?
Je m’appelle Guillaume Pommier et j’ai 28 ans. Diplômé de Sciences Po Strasbourg et de l'ESSEC, j’ai commencé ma carrière professionnelle en M&A chez Lazard dans l’équipe TMT.
Mon intérêt pour les fusions et acquisitions a commencé lors d’un stage chez Orange dans le département des affaires publiques. C'était en 2014 au moment où Altice rachète SFR à Vivendi. On parlait déjà beaucoup de consolidation des télécoms en France, et ces thématiques m’ont intéressé. Puis j’ai intégré l’ESSEC, et j’ai découvert d’un point de vue plus « financier » le monde du M&A.
Cependant, n'ayant aucune expérience en finance auparavant, il m'était quasiment impossible de trouver un stage dans une grande banque d’affaires. J'ai alors réalisé un premier stage dans une petite boutique Smid Cap qui s’appelle Pramex puis un second stage en Large Cap chez Deutsche Bank avant d’intégrer la banque Lazard en CDI.
Depuis le début de l’année 2019, j’ai lancé une start-up de formation en finance pour les étudiants et les entreprises.
Pourquoi avoir décidé de rejoindre Lazard en CDI ?
Cela s’est fait un peu par hasard ! En 2016, Deutsche Bank hésitait à agrandir ses effectifs en France en raison de l’amende reçue dans l’affaire des subprimes. J’ai postulé dans quelques autres banques pour un CDI, mais pas Lazard au départ… Néanmoins, j’ai envoyé mon CV à la RH à la suite du Career Fair de l’ESSEC et j’ai été sélectionné par l’équipe TMT pour passer des entretiens.
Qu’as tu appris pendant tes années en tant que banquier d’affaires ?
Débuter sa carrière en tant qu’analyste dans l’équipe TMT de Lazard est une opportunité exceptionnelle. Certes, les premiers mois sont difficiles car le niveau d’exigence de l’équipe est très élevé et les juniors sont plus exposés qu’ailleurs.
On travaille beaucoup et il faut s’adapter vite. Mais c’est aussi une expérience très formatrice. La courbe d’apprentissage est forte. Après quelques mois, un analyste de l’équipe TMT peut se retrouver seul face à un client pour construire un BP ou parler à des investisseurs… C’est quand même assez excitant.
C’est certain que les connaissances et compétences que j’ai acquises chez Lazard me sont aujourd’hui très utiles dans mon activité d’entrepreneur. Être rigoureux dans le suivi de toutes les tâches à faire, et il y en a beaucoup quand on monte sa boite, savoir pitcher auprès des différents interlocuteurs ou encore parler à des investisseurs potentiels… En effet, pas sûr de faire appel à un conseil financier lorsque nous ferons notre première levée de fonds !
Qu’est-ce qui t’a donné envie de monter ta propre entreprise ?
Je ne voulais pas lancer une start-up directement après mes études. Mais deux éléments m’ont incité à le faire après mon expérience en M&A.
D’abord, j’ai travaillé avec plusieurs entrepreneurs chez Lazard, dans le cadre de levée de fonds ou de mandats de vente. Ces dossiers m’ont vraiment intéressé. L’expérience de ces entrepreneurs talentueux m’a beaucoup inspiré.
Ensuite, l’opportunité de lancer cette société avec un ami rencontré chez Lazard, qui était lui aussi motivé par l’aventure entrepreneuriale, a été importante. A deux, c’est plus facile et c’est aussi bien plus fun. On s’est donc lancé !
Peux-tu nous parler de Training You ?
Lors de notre expérience chez Lazard, nous avons constaté que les postes de juniors exigent des compétences précises que les jeunes recrues ne possèdent pas toujours. Et c’était aussi notre cas ! Par exemple, la capacité à modéliser sur Excel ou réaliser un « pitch » de manière autonome. En effet, ces compétences ne sont pas enseignées en écoles…
Nous souhaitons former les étudiants non seulement aux connaissances théoriques nécessaires pour réussir les entretiens mais aussi aux compétences opérationnelles dont ils auront besoin en poste, et ceci à des prix accessibles pour le plus grand nombre.
As-tu un conseil à donner à des étudiants pour bien réussir un stage en M&A et décrocher un CDI ?
Un stagiaire est là pour apprendre. C’est donc normal de ne pas tout savoir au début du stage. Selon moi, un bon stagiaire est celui qui fait gagner du temps à l’équipe, en réalisant certaines tâches de manière efficace et autonome. Si le stagiaire est efficace, les nuits sont un peu moins longues pour l’analyste aussi… (rires).
Ça fait quoi d’être entrepreneur ?
Ma vie a vraiment changé ! La manière de travailler est totalement différente. Ce que je peux dire, c’est que c’est très stimulant de travailler pour faire grandir sa propre société ! Je travaille à chaque moment en me disant que je crée de la valeur pour moi et pas nécessairement pour la banque… Je suis aussi plus autonome dans la gestion de mon travail. Par exemple, si je veux regarder un match ou aller boire un verre un soir, je peux le faire librement !