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Qu'est-ce que le Private Equity ?, interview

Aujourd’hui, ESSEC Transaction a rencontré pour vous un ESSEC passé par BNP, Lazard et maintenant chez Astorg Partners. Il vous explique tout sur le monde du Private Equity. Bonne lecture !

Bonjour et merci d’avoir accepté cette interview ! Peux-tu nous rappeler ton parcours ?

Après un Master 1 Finance à l’Université Paris Dauphine, j’ai effectué une année de césure chez Lazard (M&A Telecom & Technology Team) puis à la BNP Paribas (Leveraged Finance, Media Telecom Finance Team).

Avec l’envie d’aller plus loin, j’ai intégré l’ESSEC en AST et ai passé la première année sur le campus de Singapour. J’ai ensuite effectué mon stage de fin d’études en Private Equity chez Astorg Partners qui m’ont fait une offre d’embauche. Je commence dans quelques semaines…

C’est quoi le private equity ? Quels sont les grands acteurs ?

Le Private Equity est une forme privée d’investissement dans des entreprises non-cotées, souhaitant financer leur développement par un apport de capitaux non-publics. Les fonds d’investissement en Private Equity investissent dans un portefeuille d’entreprises qu’ils accompagnent dans leur expansion et leur transformation sur une période allant généralement de 5 à 7 ans. Au-delà de l’apport en capitaux, les fonds de Private Equity assistent le management de l’entreprise sous contrôle sur toutes les décisions stratégiques.

Les fonds peuvent avoir différentes caractéristiques. Il y a des fonds majoritaires, c’est le cas d’Astorg par exemple, des fonds minoritaires, la BPI par exemple, du capital retournement ou du venture capital. Pour ma part, je travaille exclusivement sur du LBO.

La plupart de l’activité du Private Equity est réalisée au départ par des branches spécialisées de certaines banques d’affaires. C’est toujours le cas pour BNP ou Goldman Sachs. L’émergence de société de Private Equity arrivera à la fin des années 1970 avec la création de KKR qui reste un des acteurs majeurs de la profession. Les autres grands acteurs qui ont suivi le même modèle que KKR sont Blackstone, The Carlyle Group, CVC Capital Partners, etc.

Les principaux acteurs français sont PAI Partners, Ardian, Astorg Partners, etc. Ce sont généralement d’anciennes branches de grandes banques, assurances ou entreprises comme Paribas, AXA ou Suez qui ont pris leurs indépendances. Les fonds français restent relativement petits par rapport aux fonds anglo-saxons mais commencent à avoir une bonne position dans le paysage européen.

Concrètement, quelles sont tes tâches au quotidien ?

Un analyste Private Equity peut travailler sur une opportunité d’acquisition, le suivi d’une entreprise en portefeuille ou la vente d’une entreprise en portefeuille.

Pour ma part, j’ai travaillé sur l’acquisition d’une entreprise. Mes tâches étaient très diversifiées : calls avec des experts pour comprendre le secteur et le business model de l’entreprise, analyse des Vendor Due Diligence et des Infos Memos, rédaction de notes à destination du comité d’investissement, modélisation opérationnelle et LBO, supervision des due diligence stratégique et financière, etc.

Contrairement à un analyste M&A, l’analyste PE est beaucoup plus autonome et plus exposé. Je travaillais directement avec un directeur adjoint (associate director) et étais en contact permanent avec nos conseils (cabines de conseil en stratégie, banques d’affaires, avocats, etc.). Il faut se dire que contrairement à la banque d’affaires, en PE, nous sommes les clients, et ça change beaucoup de choses !

Comment se déroule un entretien en Private Equity ? Quelles qualités ou compétences cherche-t-on avant tout ?

Je dirais que l’entretien en PE est un mix entre un entretien M&A et un entretien en conseil en stratégie. Il se divise en 3 parties :

  • Une partie fit qui est importante : les équipes PE restent relativement petites en France et donc ne recrutent que peu de stagiaires ou d’analystes. Le fit est donc essentiel ! Le candidat rencontrera une partie significative de l’équipe pour un stagiaire, voire l’ensemble de l’équipe pour un analyste.

  • Une partie « technique » en finance qui est principalement centrée sur le modèle LBO et toutes ses caractéristiques (à connaitre absolument) mais également sur des aspects plus classiques que l’on retrouve dans un entretien M&A (valorisation, étapes d’un deal, certaines clauses juridiques, etc.)

  • Une partie « stratégie » qui s’articule notamment autour de la connaissance de deals, de secteurs, etc. (avec des questions du type « Pouvez-vous me parler d’une entreprise que l’on a en portefeuille ? Les caractéristiques du secteur ? Market sizing ? Comment pouvons-nous l’améliorer opérationnellement ? etc. »). Ces questions se rapprochent de ce que l’on peut avoir en cabinet de conseil en stratégie, bien que moins formalisées.

Les fonds recherchent des candidats rigoureux, autonome, ayant un bon esprit d’analyse et de synthèse et capable de comprendre un secteur ou un business model rapidement. Je conseille vivement de faire une expérience en PE qu’en fin d’études, après une ou deux expériences significatives. Le stagiaire sera ainsi plus sollicité et son expérience plus enrichissante.

A quoi ressemble une carrière en PE ? Quels sont les débouchés dans ce secteur ?

Une carrière en PE peut être très différente suivant le fonds dans lequel on travaille. Dans un gros fonds américains, les grades hiérarchiques se rapprochent des banques d’affaires et l’évolution y est similaire.

Les débouchés sont généralement à l’intérieur même du secteur : on voit par exemple des gens qui viennent de fonds de dettes aller dans des fonds de PE ou des gens passant de fonds minoritaires à des fonds majoritaires. La grosse mode aujourd’hui c’est le Venture également, liée à l’esprit start-up. Certains vont vers des corporates, d’autres peuvent également se diriger vers l’entreprenariat.

Dans les fonds français plus petits, une carrière en PE se vit surtout en interne : il y a moins de grades hiérarchiques, les fonds sont plus jeunes et donc les possibilités d’évoluer et de devenir associé-gérant (« partner ») du fonds sont plus grandes et plus rapides. Le but c’est d’y parvenir en moins de 10 ans !

Il faut bien garder en tête qu’il y a beaucoup moins de turn-over dans les fonds qu’en banques : une fois qu’on y est, on essaye d’y rester.

Quel parcours conseilles-tu à quelqu’un souhaitant travailler dans ce secteur ?

Il faut savoir que les embauches dans les fonds de PE à la sortie d’école sont extrêmement rares, même si des opportunités commencent à émerger. Le candidat idéal pour un poste d’analyste aura donc une expérience de 2 ou 3 ans dans une banque d’affaires ou dans un cabinet de conseil en stratégie de premier rang. Pour les étudiants qui veulent travailler en PE, un ou deux stages dans les entreprises des secteurs citées ci-dessus (avec, de plus en plus, une légère préférence pour le conseil en stratégie) couplé à un stage de fin d’études en PE serait donc le parcours parfait…mais sans aucune garantie d’être embauché. Néanmoins, en cas de bon stage, le fonds se rappellera de vous et vous aurez plus de chance de l’intégrer après 2-3 ans d’expériences professionnelles.

Quels sites (ou livres) conseilles-tu, que ce soit au niveau de l’actualité financière, du private equity ou de la préparation aux entretiens ?

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